Les chroniques de la famille Pied-de-poule

Qui n'a pas de souvenirs de famille à se tordre de rire?

La mienne collectionne les gags hilarants, les loufoqueries.

Lors des repas, nous nous rappelons ces instants avec de grands fou-rires. Il y a quelques années, j'avais commencé à noter ces anecdotes dans le but d'en faire un livre.

 

En 2009, j'organisais le baptême de ma petite fille Lou ! Que de choses à prévoir ! Mais c'était avec plaisir !
Et cela m'a fait penser à une histoire de famille :
Mon propre baptême ! C'était il y a très longtemps !
Cette cérémonie s'est déroulée chez mes grands-parents qui tenaient un commerce dans une petite ville.
Ma cousine Liliane âgée de sept ans, et très turbulente, passait de longs séjours chez nos grands-parents, et de ce fait avait de nombreux copains et copines dans le quartier. Elle était et est toujours charismatique, très bavarde, très jolie (elle avait des cheveux très longs jusqu'au bas du dos).
Alors que la famille se délectait de plats appétissants et que je.. moi je ne sais pas ce que je faisais, j'avais 3 mois ! Mais il paraît que j'étais sage, Liliane était montée à l'étage, et elle s'écriait devant son public (les copains et copines) : "Dites : Vive Liliane !! et je vous lance des dragées !!" Et les enfants heureux criaient : VIVE LILIANE !!!!!
Elle puisait dans un panier de délicieuses dragées aux amandes, prévues pour les invités!! et les lançait par poignées!!
Les cris de joie des enfants finirent par alerter les invités de la fête, et elle eut droit à une fessée de mon grand-père !

J J'avais 13 ans, mes parents découvraient, avec bonheur, les joies du camping ! Ah non, vous n'y êtes pas du tout !
Pas le camping où tentes, caravanes sont alignées géométriquement avec chacun son petit espace restreint !! Non, non, le camping sauvage, je vois d'ici vos yeux écarquillés et songeurs !
Le camping sauvage / Que de souvenirs !
Cela vous tente, quelques anecdotes ?
Après une première année dans les dunes de Blériot plage (près de Calais), mes parents décidèrent, aventuriers des temps modernes, de partir dans les Ardennes belges... Oui, nous avons du sang belge dans nos veines !
Ils avaient acheté une tente orange, mais celle-ci, bien qu'elle soit grande, n'avait qu'une seule chambre.
La nuit, nous dormions donc côte à côte en rang d'oignons ; sur des matelas pneumatiques (comme c'était bruyant !) mon père près de l'ouverture, ma mère, moi, et mes deux frères !
La tente était installée majestueusement dans un pré, sans vache, une petite rivière coulait tranquille en contrebas et au delà du ruisseau s'étendait un joli bosquet, des sapins bleutés nous dominaient, endroit idyllique, mais endroit désert, très désert trop désert pour l'ado qui sommeillait en moi !
Le village où nous allions faire les courses se trouvait à 5kms.
Une nuit, si je me souviens bien, elle était étoilée, donc une nuit, vers minuit, je me réveillais en sursaut, ma mère d'une voix angoissée et basse :

"Roger ??..."
Pas de réponse, mon père avait le sommeil lourd.
Elle reprit, alors que mes petits frères se réveillaient aussi :
"Roger ?"
Puis fermement , elle le secoua :
"Qu'y a-t'il ?? Qu'est-ce qu'il te prend ?"
Ma mère toujours à voix basse, ce qui était très étrange dans l'intimité de cette tente :
"Ecoute !!!"
"Il y a quelqu'un !"
Mes frères se rapprochèrent et se serrèrent contre moi !
Et du fond de la nuit aoutienne, on entendit des bruits incongrus de casseroles !
Papa se redressa, il était le chef de famille et en plus policier, il lui fallait agir et vite !
Pas de doute, il y avait quelqu'un dans l'avancée de la tente qui nous servait de cuisine !
Un rôdeur ?
Pour moi, qui à l'époque dévorais les livres d'Agatha Christie, il ne pouvait s'agir que d'un tueur maniaque !
Mes frères, pourtant si turbulents, étaient silencieux et immobiles.
Mon père s'extirpa de son duvet en vraies plumes d'oie !
Il était en slip ! (kangourou ? Je ne me souviens pas !)
La tension était palpable, le dénouement allait arriver !
Oui, mais lequel ? Attendez, vous saurez tout !
D'une pochette intérieure, il sortit une torche électrique et un autre objet que je n'identifiais pas tout de suite !
Il releva avec précaution et presque silencieusement, la fermeture à glissière
puis braqua le faisceau de la lampe dans la cuisine de gauche à droite, et de droite à gauche, vers l'avant, vers l'arrière, rien !!
C'est alors que je reconnus le deuxième objet dans sa main !
Il s'agissait d'une hachette de camping, elle était bleue et rouge !
Ahhhhhhhh
On entendait toujours le bruit de casseroles, je sentais que mes frères allaient se mettre à pleurer !
C'était pour quand le carnage ?
C'est alors que mon père le vit ! Là, devant lui ! Aucune crainte dans ses yeux, il continuait à déguster un reste de saindoux !
Oh, qu'il était mignon ce petit hérisson !!!

Un couple de cousins, venus me rendre visite, parlent de leurs prochaines vacances de printemps. Ils ont réservé un chalet dans les Pyrénées mais, je les sens stressés, angoissés. Luc, mon cousin, dit :
"A vrai dire, il n'est pas sûr que nous y allions, en effet, ma mère (Tante Gabrielle), comme tu le sais, est en maison de retraite depuis quelques mois et ces dernières semaines, son état de santé s'est aggravé. Elle a aussi de gros problèmes de vue et c'est inopérable ! Ainsi, nous sommes inquiets et indécis. Les enfants sont loin et ne pourront pas lui rendre visite.
Je promets alors d'aller voir régulièrement Tante Gabrielle et de leur donner ainsi des nouvelles. Luc et Francine partent heureusement apaisés.
Quelques jours plus tard, ma belle-mère vient à la maison. Tante Gabrielle est la sœur de son mari, elle accepte donc avec plaisir de m'accompagner à la maison de retraite.
Comme moi, elle n'a pas vu "Gaby" depuis plusieurs mois. Je la préviens gentiment que nous risquons de la trouver "changée" selon les dires de Luc et Francine.
Nous voilà arrivées au "Jardin fleuri" jolie petite maison de retraite, chambre 27 ! personne !... Une aide soignante que nous questionnons, nous invite à retrouver "Gaby" dans la salle de distractions. Les résidents, (enfin les plus valides), s'y trouvent avec une animatrice. En effet, une quinzaine de seniors, attentifs, observent la monitrice en train d'écrire sur un grand tableau.
Timide ! (Eh oui !), je cherche rapidement Tante Gabrielle, je ne voudrais en aucun cas troubler la petite réunion. Un rayon de soleil ardent et printanier m'éblouit par une jolie verrière.
Ahhh, je la vois ! La voilà ! Gaby dans une chaise roulante ! je reconnais son petit chignon bas sur sa nuque, cheveux encore poivre et sel malgré ses 93 ans.
De grosses lunettes noires, comme des lunettes de motocyclistes, la défigurent un peu ! Oh, la pauvre, c'est vrai, qu'elle a bien changé ! Je m'approche derrière le fauteuil, me penche pour l'embrasser sur la joue, petit bout de joue sous les lunettes !
A mi-voix, je lui dis :
"Bonjour Tante Gabrielle ! c'est Evelyne, la femme de votre neveu !
Pas de réponse !
Son état est plus grave que je ne pensais ! Quelques mamies et papys se retournent vers nous ! Mince, on va déranger !
Ma belle-mère, à son tour, s'avance pour embrasser sa belle-sœur, puis avec une voix plus haute :
"Gaby ! c'est moi ! c'est Huguette, votre belle-sœur !"
Toujours pas de réponse, je vois les larmes dans les yeux d'Huguette.
Gaby reste immobile pas un tressaillement, pas un sourire, difficile de voir ses yeux derrière ses épaisses lunettes noires !
Luc avait raison ! Pauvre Gaby, elle toujours alerte malgré son grand âge !
Elle a bien vieilli !
J'empoigne le fauteuil pour sortir vite de cette pièce et notre trio quitte la salle !
La monitrice est déjà en train de frapper le tableau avec une règle pour rappeler l'attention des pépés et des mémés.
Ouf, nous voilà dans le couloir ! vite, regagnons la chambre 27 !
Après la clarté ensoleillée de la salle de loisirs, le couloir nous semble bien sombre ! Pas assez pourtant pour qu'ébahies, liquéfiées, suffoquées nous voyions arriver dans un fauteuil roulant et poussée par une infirmière....
TANTE GABRIELLE ! GABY !!!
Qui nous apercevant, un peu surprise quand même, nous adresse de grands signes !
Tout se passe alors très vite, je fais demi-tour, regagne à grands pas la salle, replace avec précaution au même endroit Tante ! euh je veux dire madame ? Elle n'a toujours pas dit un seul mot ! impassible presque irréelle et je m'éclipse vers le couloir sous l'œil ahuri et stupéfait de la monitrice, règle en l'air.
Je retrouve la chambre 27 où tante Gaby et Huguette devisent joyeusement ! Pendant toute la conversation, je n'ai pas eu un regard pour Huguette pas plus qu'elle en a eu pour moi !
Le fou rire était en nous et nous le savions !.....
Nous avons attendu difficilement !
Mais lorsque nous nous sommes retrouvées à l'abri dans la voiture ce fut un fou-rire incroyable, inimaginable, incontrôlable,.......

Histoire vraie !! Hélas !!!

Comment ?
Que dites-vous amis lecteurs ?
Honte ??
Mais oui, bien sûr que j'ai honte

20/09//2009

Nous étions au concert de notre groupe préféré hier soir. Bon certes, c'était virtuel: Eux à Quimper, nous dans le Pas de Calais. Mais, grace à la magie Internet comme des milliers de gens dans le monde entier, nous étions en osmose, vraiment là!

Je vous explique.

  • D'abord, inviter des amis regarder un concert à deux ne correspond pas à l'ambiance habituelle : on appelle Paty et Jean Luc.
  • Faire en sorte que les images et le son viennent de la télé :  c'est le boulot de Jean Pierre. Il va encore mettre des fils dans tous les sens mais pour une fois je suis d'accord.
  • Préparer la première mi temps : c'est mon boulot :apéro, couscous tarte aux pommes.
  • Installer des fauteuils, pour l'attente fébrile aux portes de la salle grâce à la complicité de Sardinette par téléphone interposé.
  • 20h30 Connexion et écran noir ...Paty et moi serrées et les yeux catastrophés, on est au bord de la crise de nerf.
  • Jean Luc et Jean Pierre regardent St Etienne-Auxerre pour passer le temps. On s'en fout du foot, c'est interminable...
  • Enfin les images en direct de Bretagne... et retransmises dans le monde entier. On crie "c'est à bâbord" ....Puis "Tri Yann Tri Yann". On claque dans nos mains pour de vrai.
  • Lumières bleues sur scène, ombres adorées Les voila ! Hourra!
  • On chante avec eux, on leur fait coucou. On est sures qu'ils nous ont vu aussi à travers l'écran. Oui bon on a le droit de rêver non!!!On était au premier rang, comme d'habitude avec les amis dont on voyait les mains et parfois les visages. On applaudissait après chaque chanson, surtout Paty et moi, on avait les yeux humides pendant "Lancastria"(1), ou "Diwent an Dour"(2). On battait des pieds, on dodelinait de la tête, on riait ..."La jument de michao", nos cœurs se serrent. C'est bientôt la fin!! Un concert raccourci mais sublime."Je m'en vas" ah non pas déjà ne partez pas pas tout de suite.
  • Bon ils sont partis tout a une fin. Je les ai trouvés détendus, le soleil estival a fait le plein de vitamines D. Merci Soleil! On est fiers d'eux ils ont assuré...
  • 3ème mi temps : éclairs et café devant la télé ou la fête continue ... Fest noz on est heureux de voir les autres participants à la soirée notamment Louis Capart.
  • 4ème mi temps : échange d'impression avec les amis sur place via texto ...Paty et Jean Luc reprennent la route... Jean Pierre range ses fils et le matériel...
  • Quant à moi je ne m'endormirais pas avant 5h du matin....

Euh c'est quand le prochain ....

Pour vous faire partager un moment une petite visite sur le site d'Antourtan organisateur de ces évènements depuis 1999

(1) Le Lancastria était un paquebot qui fut coulé par les Allemands dans les eaux de St Nazaire lors de la débâcle en 1940. Il tentait d'évacuer vers l'Angleterre plusieurs milliers de soldats et civils  ...il a coulé en moins d'une demie heure Ce drame fut mis sous silence afin de ne pas démoraliser davantage les troupes. il a fait entre 5 et 7000 victimes. Tri Yann a écrit cette chanson pour rendre hommage à ces oubliés de l'histoire... elle se termine par ces paroles d'espoir...
Blanche colombe du levant venu
Dans tes mains dis nous qu'y portes tu
Une fillette née au milieu des combats
Aimez la comme votre
Elle s'appelle "Europa"

(2) Diwent an dour est l'adaptation en breton d'une chanson traditionnelle d'origine écossaise ou anglaise du 16ème siècle "the water is wide" qui a été interprété par des dizaines de chanteurs folk, Bob Dylan et Joan Baez notamment. Dans les années 60 c'est Greame Allwright qui l'a adapté en français accompagné à la harpe celtique par un certain Alan qui n'était pas encore devenu Stivell... Elle parle des amours difficiles ...et est rendu poignante par l'interprétation de Jean Paul et le final guitare électrique , cornemuse bombardes surtout quand le groupe est renforcé par un bagad! A noter aussi l'adoption de la mélodie par Renaud pour sa ballade irlandaise.

Date de dernière mise à jour : 15/03/2017